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Depuis le prix Renaudot qui le révéla au public en 1947, Jean Cayrol nous parle. À voix haute et à voix basse. La complexité et la simplicité de cette voix, sa franchise et son ambiguïté, son épaisseur et sa transparence, ont entraîné des commentaires en tous sens, au gré du temps. Daniel Oster s’est proposé de mettre un peu d’ordre et d’instantané dans cette parole saisissante et souvent insaisie. Aucune œuvre, au cours de ces vingt dernières années, ne s’est plus constamment située, et d’une façon aussi peu concertée, au point de rencontre de ce qui nous est arrivé et de ce qui, dans l’avenir, ne devrait nous surprendre que si nous demeurions étrangers à nous-mêmes. Le corps, la maison et la ville ; la faim, la fatigue, l’oubli ; la surprise et le passage ; les autres, la présence et l’absence — tels sont, parmi tant d’autres, quelques-uns des thèmes dont le livre de Daniel Oster recherche l’organisation profonde, dans un mouvement qu’il a voulu à la fois d’analyse et de sympathie.