Ce livre est un examen de la langue poétique de
Sponde, héritière d'une tradition élaborée par le
milieu calviniste genevois. D'abord proclamée par
Calvin, cette esthétique a été pensée et mise en
oeuvre par des théologiens, des écrivains et des
poètes comme Bèze, Duplessis-Mornay, Chandieu,
Goulart et quelques autres. L'évolution de la poésie
protestante mènera à la fin du XVIe siècle aux chefs-d'oeuvre
de trois grands poètes réformés, Du Bartas,
D'Aubigné, Sponde, dont les réussites ont été forgées
dans la tourmente des guerres de religion. L'écho de
ces troubles se retrouve chez Sponde, mais traduit
dans une méditation plus intellectuelle qu'émotive et
dans des oppositions affranchies de la brutalité des
faits et transposées en pure spiritualité.