Durant plus de deux années, jusqu'au 10 mai 1981, Jean Glavany fut le plus proche collaborateur, au premier sens du terme, de François Mitterrand. Loin de la (re)lecture contemporaine présentant la victoire de mai comme une naturelle évidence, il insiste sur l'importance prise (déjà) par la petite musique médiatique et sondagière dans la vie politique. Il décrit un homme viscé- ralement attaché à sa liberté, jusque dans ses décisions les plus conséquentes : « J'ai le choix », disait-il ; celui de présenter sa candidature en 1981, de décider du maintien de la France dans le SME, de ne pas signer certaines ordonnances du gouvernement Chirac.
Il témoigne longuement sur l'attachement de François Mitterrand à l'ancrage local des militants et sur ses perpétuels encouragements auprès de ses collaborateurs pour qu'ils descendent dans l'arène électorale.
Jean Glavany achève l'entretien par un hommage aux « barbus de 1981 », ces profs qui tiennent la transmission des savoirs et les principes de la République laïque au coeur de leur engagement Collectif, regrettant l'accaparement par la droite, historiquement son adversaire, de la question laïque face à une gauche déboussolée.