La preuve est faite. Comme on s'en doutait bien, Jeanne au bûcher
possède la plus rare vertu des hauts chefs-d'oeuvre : grâce à l'admirable
partition d'Arthur Honegger, prolongeant dans le domaine de l'ineffable le
verbe de Paul Claudel, elle est susceptible d'inspirer les interprétations les
plus diverses sans rien perdre de ses qualités d'émotion, sans que
s'amoindrisse le pouvoir fascinateur qu'elle exerce sur l'esprit.
René Dumesnil, Le Monde, 25 juin 1954