Si à plusieurs reprises, Thoreau déclare être un « piètre épistolier », les lettres réunies dans ce deuxième volume de sa correspondance générale viennent apporter un formidable contredit à cette affirmation. La période qui va de 1847 à 1854,
autrement dit de trente à trente-sept ans, est une période charnière. Elle marque, après le premier volume de cette correspondance qui pourrait être celui de la maturation, l'épanouissement de l'oeuvre et de la vie de Thoreau, avant son accomplissement, ou plutôt sa plénitude, dans les huit dernières années de sa vie que couvrira le troisième et dernier
volume de la correspondance. L'extraordinaire diversité de ses correspondants témoigne de la place qu'a conquise de haute lutte Thoreau dans cette Nouvelle-Angleterre qui reste l'Amérique originelle. Et l'entrecroisement de ces échanges épistolaires vient dessiner également la topographie d'une identité américaine en pleine formation.