Parlant de Jésus, Martin Buber disait qu'il fut « le plus juif de tous les juifs ». Il est vrai que sur les plans spirituel et religieux, Jésus est d'abord juif, et l'étude du Jésus de l'histoire ne peut ignorer ni la totale judéité du Nazaréen, ni sa revendication à être le verus Israël.
Aujourd'hui, nous connaissons le Jésus de l'histoire à travers le regard que portaient sur lui ses disciples et les évangélistes. Or ceux-ci ont été influencés par les problèmes que rencontraient leurs églises particulières, et ont laissé entendre que Jésus avait répondu à ces questions au cours de son ministère. Aussi, le lecteur moderne doit toujours se demander si chaque passage des évangiles appartient aux ipsissima verba de Jésus ou s'il représente une opinion plus tardive ayant cours dans les premières communautés chrétiennes. Encore que, en tant que telle, cette opinion n'est pas nécessairement « inauthentique » en ce qui concerne la pensée de Jésus.
Immense connaisseur de la littérature préchrétienne des premiers siècles et exégète de renommée internationale, André Lacocque nous fait découvrir un « autre » Jésus, plus intime et plus incarné.