Après plus de vingt années de guerre civile, l'Église et l'État au
Mexique se retrouvent profondément déstructurés. À partir de
1929, ces deux entités mettent l'accent sur la reconstruction à
travers l'Action catholique mexicaine et le Parti national
révolutionnaire. Ces nouveaux organes de représentation, censés
englober l'ensemble de la société, créent en leur sein deux
organisations de jeunesse : l'Association catholique de la jeunesse
mexicaine et la Confédération des jeunes mexicains. Il est alors
possible de parler d'effets de miroir. Tout en maintenant des lignes
idéologiques et des objectifs par essence divergents - l'une étant
axée sur le politique et puisant ses références dans la révolution
mexicaine, l'autre sur le religieux et se référant au catholicisme
social -, les deux organisations développent des stratégies, des
méthodes, des pratiques et même une imagerie et un discours sur
la jeunesse analogues. Soeurs ennemies, elles apparaissent aussi
comme des soeurs jumelles qu'il devient possible de confondre.