Jeux de dames
Dès lors, il est probable que cette image, prise d'abord pour la représentation d'une scène d'intérieur ou pour un portrait, va nous apparaître, derrière cette apparence, comme la saisie de l'acte visuel qui, en J'isolant, l'a révélée et continue à l'animer. A partir de ce constat, on peut se demander si la révolution survenue dans l'oeuvre de Colette Deblé, à partir de mars 1990, n'est pas due à sa pratique régulière au point d'être devenue spontanée de la pensée visuelle. Rien de plus surprenant et de plus inédit que le projet qu'elle formule alors et qu'elle met aussitôt en pratique : celui de réaliser un essai sur les représentations picturales de la femme « depuis la préhistoire jusqu'à nos jours », et de le faire sous la forme de citations, elles aussi picturales, en recourant au dessin, au lavis ou à la peinture. Cette entreprise sera portée à une sorte d'excès avec la découpe des personnages ainsi réduits à leur expression, à leur attitude, à leur situation spatiale.