Toute poésie se construit à partir d'un nombre infini
d'apports étrangers, autant de métissages et de boutures,
d'empreintes et d'emprunts, de toutes origines. Les
remarques qui précèdent trouvent leur confirmation dans les
textes des poètes proposés ici au lecteur : Joan Margarit, dont
les textes ouvrent ce volume, est né en 1938 ; Luisa Castro,
que vient le clore, est née en 1966. Entre eux s'intercalent les
poètes Antonio Colinas, Andrés Sánchez Robayna, Felipe
Benitez Reyes et Vicente Valero. Lorsqu'il s'agit pour chacun
d'eux de préciser les auteurs et les époques qui les ont le plus
marqués, ce sont toutes les poésies et toutes les références
marquantes de la pensée et de la création, occidentales comme
orientales - depuis les présocratiques et Homère, pour ce qui
concerne l'Occident - jusqu'aux plus contemporaines, qui se
trouvent, selon divers niveaux d'intensités, mises en évidence.
Le lecteur pourra de même apprécier le fait que les influences
dont il est question ne sont pas strictement littéraires mais
artistiques au sens large du terme, comme en témoignent, chez
plusieurs de ces poètes, les rapports entretenus avec la
création plastique ou même musicale.