S'il y eut plusieurs José Quiroga, ils furent comme les tessères de verre coloré d'un kaléidoscope qui s'ordonnent régulièrement autour du même motif lumineux. [...] Son parcours de décorateur de théâtre et parallèlement son oeuvre picturale traversent diverses périodes, de multiples temps, ou manières, souvent liés à une technique particulière : à côté des maquettes de théâtre, à la facture cursive, héritée du jeté, de la liberté, du geste alla prima de Bérard, prennent place les dessins à la plume, au réticulé minutieux, aux formes serrées, compactes, que ne distinguent souvent que des écarts de ton et de demi-tons. Univers dense et sombre [...], concentré sur des visages minuscules, de fragiles apparitions, larves ou fantômes qui affleurent, comme ceux des fresques de Pompéi, dans un chromatisme subtil. [...] Comme sur la scène d'un théâtre où, disait Quiroga, on voit « tout à coup un chiffon devenir rouge du sang de la tragédie ». P. M.