Jean Jacquart (1928-1998), historien du XVIe siècle et du Hurepoix, a laissé ses papiers personnels aux archives départementales de l'Essonne. Son journal intime, qui court de 1944 au début des années 60, relate la jeunesse et l'apprentissage d'un petit parisien, d'extraction modeste, appelé à devenir un pur produit de l'école républicaine puis de l'École normale supérieure de Saint-Cloud. Ses écrits inédits témoignent des souffrances indicibles des homosexuels à cette époque. Ni sa foi catholique, ni son appétit de culture dans la ville trépidante et inventive des années cinquante n'ont pu combler le vide d'un père absent ou apaiser les blessures infligées par une société parisienne corsetée dans son conformisme. Dans ce contexte de solitude, l'universitaire éprouve un attachement profond pour sa ville. Son respect pour les travaux encore très manuels des campagnes de Normandie et d'Île-de-France allié à une curiosité infinie imprègne les travaux sur la ruralité qu'il a légués à la postérité.