Même la bouche pleine de liquide amniotique, ce fœtus ne peut s’empêcher de l’ouvrir. Et le moins que l’on puisse dire c’est que, dépourvu encore de sa première dent, il ne manque pas de mordant. Monologue intérieur — et pour cause —, ce court roman dresse un portrait sans complaisance d’une société de consommation où le bonheur s’achète à crédit sur 20 ans, pourvu qu’on fasse illusion. De sa « caverne » utérine, le fœtus semble bien être le seul à porter un regard lucide sur ce monde où il n’est pas encore né.
Vivifiant et méchamment drôle, Journal d’un fœtus apporte une bouffée d’oxygène quand il se lit d’une traite.