À quoi peut bien servir un Journal, celui-ci particulièrement ?
À témoigner, mieux que les ordonnancements et les compositions
des livres eux-mêmes (reposant sur un tri a priori) du tohubohu,
du mélange, du perpétuel bordel dans une tête, de la
superposition constante de préoccupations d'ordres multiples
et différents. Ce témoignage peut-il intéresser qui que ce soit ?
Encore faut-il que celui qui l'élabore ait réussi à se rendre
intéressant... Qu'on ait envie de connaître sa vie, les mélanges
amers de sa vie. Toute l'échelle des souffrances...
Philippe Muray
5 novembre 1984