Qui est journaliste ? Qu'est-ce que le journalisme ? Ces questions traversent la société française qui s'interroge sur la légitimité des médias à bien rendre compte de la réalité du monde. Répondre à cette interrogation, c'est aussi s'intéresser au système de financement de la presse et aux lois qui menacent l'exercice de sa liberté.
Quatrième pouvoir, voix de son maître ou contestataire, support de publicité ou de propagande, la presse (ou " les médias ") est, au même titre que le monde politique, soumise à la musique sournoise des soupçons, des critiques désordonnées. À tel point que les journalistes enquêtent sur les pratiques de leurs confrères. Ce qui en démocratie n'est pas pour rassurer le lecteur dans la mesure où, par ailleurs, il doute du politique. Cela induit aussi le risque d'un désintérêt pour l'information dûment produite.
Dès lors, dans une profession qui est peu ou pas réglementée, il s'avère de plus en plus difficile pour les lecteurs d'identifier le vrai journalisme du faux, alors qu'ils subissent des torrents de messages numériques livrés sur menu déroulant. Être journaliste, est-ce un statut ? Une position ? Un métier ? Une carrière ? Un laissez-passer ? Juste le résultat d'une technique de formation professionnelle ? Ou la mise en commun de compétences et savoirs personnels exogènes à cette profession et ponctuellement mises au service de la pluralité de l'information ?
Le journalisme concerne chacun. Il relèverait plutôt à l'évidence de la capacité d'un individu à se montrer imperméable à un certain nombre de pressions, d'hésitations, ou à se sentir libre d'approcher autant que se peut une vérité ou une opinion sans crainte.