Avec Journées d'exil, Jean-Paul Bourre propose une expérience musicale de la solitude, de l'absence, de la rupture - une parole nue, derrière les mots du poème qui ne nous abritent plus. Il y a l'immobile horizon, la succession des jours et des nuits, la chambre, dans laquelle l'auteur entasse des "munitions de survie" en écoutant le Notturno de Schubert. Les mots radiographient les souvenirs, les désastres méticuleux du quotidien, la sensation vive d'être.
Poésie narrative au bord du récit, cultivant la rupture étincelante, la métaphore inoubliable, dans la recherche égarée des signes du Temps perdu, sorte d'aventure à reculons, périlleuse nostalgie en phase avec une exigence rare d'éveil et de modernité, ou plutôt d'état d'urgence, en chute dansée vers le point d'occident, ces Journées d'exil nous font découvrir la voix authentique et forte d'un auteur encore méconnu qui sort la poésie de son confinement sans rien céder de ses secrets.