Sous des formes diverses, nous assistons à un retour de l’intérêt du chrétien pour le juif, concomitant d’une percée significative de thèmes spécifiques de la pensée juive dans notre conjoncture culturelle. Qualifier le rapport entre les deux traditions de « vis-à-vis permanent », c'est donc, d’abord, par-delà une longue histoire d’oubli ou de négation, enregistrer un fait. C’est aussi promouvoir une mutation du regard théologique tant sur l’identité chrétienne que sur la permanence du fait juif. La session théologique, organisée en 1986 par l’École des sciences philosophiques et religieuses des F.U.S.L., s'inscrit dans cette perspective et apporte une contribution aux efforts de rencontre destinés à préparer le dialogue à venir. Elle offre un réexamen de la problématique séculaire, dans trois dimensions : l’histoire comme défi théologique, la question de la loi et de l’herméneutique reformulée en termes de rapport entre le(s) texte(s) et leurs commentaires, l’interrogation sur le messianisme. De chacun de ces dossiers, deux approches, une juive et une chrétienne, en appellent, par la vigueur de leur prise de position, à un débat fraternel.