« Jules Lequier (1824-1862) est un des rares philosophes qui font aimer d'emblée la philosophie, par le frémissement qu'il communique, par l'urgence qui le talonne, par ce langage direct, inhabituel, sans fioritures ni abstractions », écrivait Xavier Tilliette. En plaçant la liberté au coeur de sa philosophie, Jules Lequier opère une véritable « révolution » dans le christianisme, soumettant la question de la foi ou de la croyance à cette liberté indéfectible de l'homme, qui a été « créé créateur de lui-même ». Après les travaux de Jean Grenier ou de Jean Wahl, le livre de Tilliette, paru une première fois en 1964, ouvrait la voie à une lecture nouvelle de Jules Lequier, non plus seulement comme précurseur d'une philosophie de l'existence, mais comme figure inaugurale d'une « philosophie chrétienne », où la liberté devenait un souci de l'âme.