Parmi l'oeuvre prolifique de Charles Exbrayat (1906-1989),
célèbre auteur de romans policiers, Jules Matrat
tient une place à part. Couronné en 1975 par le prix des
Maisons de la Presse, ce roman poignant qui dénonce les
ravages psychologiques de la Première Guerre mondiale,
est un vibrant hommage aux générations sacrifiées sur
l'autel de la patrie.
S'il a survécu à l'horreur des tranchées, Jules Matrat,
jeune paysan de la Loire, y a tout perdu : ses illusions, son
innocence, et son meilleur ami, Louis, paysan comme lui,
avec qui il rêvait d'un avenir meilleur. C'est donc un
homme brisé qui revient chez lui auprès de sa fiancée. Un
homme qui a eu le tort, aux yeux des villageois, de ne pas
mourir à la guerre, comme tant d'autres...
À la différence du Feu ou de L'Enfer d'Henri Barbusse,
ce roman pur et terrible évoque, plus que la guerre, la paix
trompeuse de 1918 et l'impossible retour à la vie.