Si l’on part du principe que la stratégie viserait, en son principe même, la création de jurisprudences nouvelles puisqu’elle consiste à concevoir ex ante et à faire advenir des formes nouvelles qui ne seront évidentes et donc discutables qu’ex post, alors ce sont les catégories mêmes que l’on juge pertinentes pour l’agir stratégique qui méritent d’être rediscutées. Successivement, la thèse d’une conception jurisprudentielle de la stratégie, que l’on se propose de travailler de manière heuristique à partir du concept de « Black Hole » est discutée dans ses motifs et ses principes avant d’en évaluer ses conséquences. C’est ainsi qu’une réflexion sur nos « (im-)pensables » et nos « im-possibles » (partie 1) permet d’argumenter à nouveaux frais la question de nos « (in-)existences » et de nos « (in)-consistances » (partie 2). Cette réflexion, qui suit délibérément l’invitation deleuzienne à se situer « à la pointe de son savoir » conclut par l’importance, parmi d’autres thèmes, de l’activité de (ré-)création stratégique.