On ne lira pas, dans ces carnets, de confidences, de confessions, de dévoilements intimes, ou encore d’aveux puisque je n’ai jamais cédé à la tyrannie de la transparence et de l’indiscrétion. On ne lira que des incises, des réminiscences de lectures, des détournements, des greffes, des échos qui parlent et qui parlent au-delà de ma propre vie anecdotique.
Il y a une parole insignifiante qui domine et qui pense que l’on peut dire et écrire sans être confronté au silence et au néant. Il y a une autre parole qui laisse surgir l’épiphanie, là où les choses prennent figure, en gardant la bonne distance. Le visible, en effet, ne reçoit d’hommage bienveillant que par l’accueil qu’un retrait ménage.