Son père était le juge Renaud. Surnommé «Le Shérif» à Lyon.
Face à lui, les truands n'en menaient pas large.
Il y laissa la vie, abattu de nuit au cours d'un guet-apens.
Voilà plus de trente ans qu'on s'hypnotise sur des détails
concernant le juge Renaud, sa personnalité hors norme,
ses méthodes non orthodoxes et sa vie privée dans le genre
libre. On a également souligné, de façon récurrente, qu'il
s'acharnait sur ce fameux «gang des Lyonnais», cherchant
à l'inculper - à tort, disait-on - pour une série de hold-up
qu'il n'avait pas commis, et plus particulièrement celui de la
poste de Strasbourg, casse du siècle à l'époque. Aujourd'hui,
non seulement ces hold-up sont clairement revendiqués
par ce même gang des Lyonnais, mais ils lui ont valu
la gloire médiatique alors que le cinéma a mis à l'écran
sa saga «romanesque».
Il n'en fallait pas plus à Francis Renaud pour relancer ce projet
de toujours qui lui tient tant à coeur : rétablir la mémoire de
son père.
Dans un style mordant et touchant à la fois, il nous livre
ce récit chronologique illustré de souvenirs personnels,
où l'affaire est saupoudrée, mais où le fil conducteur est
réellement la relation entre son père et lui, et règle au passage
ses comptes avec certaines fausses valeurs qui ne font qu'ajouter
l'indécence à l'injustice.