Connu comme orateur de la cour papale, Marc-Antoine Muret (1526-1585) fut aussi un pédagogue et un philologue réputé. Publiés en 1552, à une époque où le jeune homme fréquentait les poètes de la Pléiade, ses Juvenilia précédèrent de peu son Commentaire des Amours de Ronsard. Le recueil comprend une tragédie, Julius Caesar, dix élégies, deux satires, cent sept épigrammes, trois épîtres et six odes qui illustrent les préoccupations des arts poétiques contemporains et reflètent les aspirations de la nouvelle génération. Muret exhibe sa virtuosité et son ingéniosité, mais s’inscrit aussi dans le débat sur l’éthique du pouvoir et répond aux exigences morales de l’idéal éducatif humaniste. Virginie Leroux donne une édition critique du recueil, annotée et accompagnée d’une traduction française, ainsi qu’un commentaire qui, genre par genre, identifie les sources antiques et les modèles théoriques. Elle analyse l’influence de l’émulation avec les contemporains et examine les enjeux polémiques induits par l’appartenance à une communauté poétique.