Karl Marx n'a rien à voir avec sa caricature stalinienne, ravageuse pour la nature et pour les hommes. Voici une visite guidée de la dimension la plus méconnue de son oeuvre. Elle nous fait découvrir un à un les fondements de l'écologie politique moderne. D'abord, l'humanisme naturaliste de Marx, qui souligne le lien essentiel entre la vie humaine et la nature. Ensuite, la mise en évidence des coûts écologiques et sociaux externes d'un capitalisme irresponsable, qui épuise à la fois la fertilité du sol et la force du travailleur. Puis la critique d'un détournement du progrès technique vers l'exploitation toujours plus intensive de la Terre et des hommes. Enfin, le rejet d'une mondialisation qui accélère l'épuisement conjoint de la nature et des travailleurs. On mesure l'actualité d'une telle pensée. De nos jours, la planète ne peut plus reproduire ce qu'elle consomme, et le réchauffement climatique menace les écosystèmes, donc les générations futures. À ce capitalisme prédateur, Marx oppose une double révolution : écologique et sociale. L'agriculture et l'industrie, confiées aux producteurs, équilibreront prélèvement et restitution. La règle verte rendra impossibles gaspillage et pollution. Délivrée d'une spéculation financière oublieuse des besoins réels, l'économie se recentrera sur la valeur d'usage des produits et sur les biens communs à tous.