« Parmi ces hommes qui ont voulu toucher le ciel et se hisser à la hauteur d’un dieu, il y eut les bâtisseurs de Notre-Dame de Strasbourg. Pendant près de deux siècles et jusqu’en 1439, ils édifièrent à coups de burin et de folie le plus haut monument du monde. Prodige d’invention, de puissance & de grâce rose qu’il faut voir pour le croire et dont aucun mot ne pourrait jamais rendre compte...
Voilà pourquoi le poème qui va se dérouler sous vos yeux est l’un des plus ahurissants jamais composés. Même en osant les rapprochements les plus audacieux (Goethe, Hugo, Claudel) on ne parviendrait pas à comparer ce Kathédrali de Jean-Paul Klée.
Laissez-vous troubler par la visite de cette cathédrale virtuelle. Appréciez son infinie variété, ses bizarreries baroques, ses drôleries gothiques, la vibration du plus infime vitrail et de la plus géniale ferveur. Celle aussi bien sûr de la mystique (catholique) et du cœur d’un homme qui, à l’image d’un Wordsworth, écrit de la poésie pour parler aux hommes. »
Extrait de la préface d’Olivier Larizza.
[Jean-Paul Klée, né en 1943 à Strasbourg, est l’un des poètes les plus marquants et les plus engagés de notre époque. Il a publié chez Andersen deux livres en prose d’une grande finesse : « Manoir des mélancolies » et « Les Charmes de Baden-Baden », ce dernier avec un inédit de Gérard de Nerval et une préface d’Olivier Larizza.]