En 2005, l’ouragan Katrina transforme La Nouvelle-Orléans en ville sinistrée. Pourtant rompus à ce type de désastre, les habitants désemparés s’attendent à une réponse humanitaire de la part de l’administration de George W. Bush. Mais celle-ci diffère son intervention, préférant assurer une sécurité militaire totale avant d’accepter le déploiement des aides. La polémique enfle, dénonçant la désorganisation étatique, le racisme, le mépris des pauvres et la morgue des élites. Inertie programmée ou raté bureaucratique ? Au-delà du scandale civique, Romain Huret démontre que Katrina est le résultat de la politique sociale de l’État contractuel, mis en place depuis les années 1980 par les conservateurs au pouvoir. En déployant la longue chaîne des choix politiques à l’origine de la catastrophe, en particulier la privatisation des services publics, il rappelle les coûts sociaux de politiques privilégiant la sécurité militaire au détriment de la sécurité sociale.