Un écrivain en mal d'inspiration habite près de la baie des Cygnes, non loin de Melbourne. Dans la maison voisine emménage Virgil, une jeune femme aux cheveux prématurément gris. Les week-ends, elle reçoit la visite d'un couple de la ville, Marcus et Lolita. Ils n'ont pas d'enfants, parlent culture et bons vins. Exactement le genre d'intellectuels que l'auteur exècre.
Une timide approche de la voisine le conduira à plus d'intimité. Virgil la silencieuse lentement se raconte: son père, latiniste alcoolique qui lui a donné ce prénom ridicule, l'accident, la mort du père, le refuge trouvé dans l'Enéide, livre que Virgil régulièrement ouvre au hasard pour connaître l'avenir.
A l'écrivain qui n'écrit plus, elle raconte l'étudiante qu'elle était, séduite, puis engrossée. La femme qui ne se considère plus comme personne dotée de volonté mais comme objet total du destin, car la maladie dont souffre Virgil la mène droit à la mort. L'auteur, acariâtre et égoïste, lui, est mûr pour répondre à la demande de simple humanité par l'écoute et la patience. Il devient plus tolérant, riche probablement d'un personnage, non pas en profiteur mais en détenteur d'un pouvoir: celui de l'écriture qui défie les deuils.