La Balade du Grand Macabre (1935), du grand écrivain d'origine flamande, est une farce foisonnante, truculente, fleurie, qui reprend un thème ancien, celui de la Mort en personne venue «se balader» sur terre pour faucher tous les vivants, et se laissant entraîner à boire au point de passer elle-même pour morte. C'est en Breugellande, pays de Bruegel, que se déroule l'aventure, et ce sont de joyeux drilles qui enivrent la Mort, la croient morte, et se croient morts eux-mêmes au terme d'une prétendue fin du monde. Mais la Mort n'était qu'un fou qui se prenait pour elle ; le pays est débarrassé des méchants, morts de peur ; seuls survivent les joyeux compagnons, et deux amoureux qui referont le monde. Tout finit par la victoire de la vie et de l'espoir.