Le 16 août 1938 à Greenwood dans le Mississippi, Robert Johnson meurt à l'âge de 27 ans. De sa brève carrière de musicien ne subsistent que vingt-neuf chansons, pourtant passées à la postérité comme des monuments du blues qui ont inspiré, trente ans plus tard, nombre d'artistes majeurs. Vingt-neuf chansons et autant de chapitres qui composent ce récit, retraçant le parcours de cet enfant sans père, fils d'une cueilleuse de coton qui, déterminé à devenir célèbre pour s'extraire de sa condition, choisit de mener une vie de musicien errant, écumant les juke-joints et ne trouvant du réconfort que dans son amour immodéré pour l'alcool et les femmes. En imaginant la vie de Robert Johnson, quelque part au croisement du mythe et de la réalité, Jonathan Gaudet livre une fresque sur le sud des États-Unis qui fait se côtoyer les contemporains du guitariste, Son House, Willie Brown, Sonny Boy Williamson mais aussi sa famille, ses amantes et ceux qui, producteurs et journalistes, ont à leur manière forgé la légende du bluesman qui aurait vendu son âme au Diable.