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Roman autobiographique ou « autobiographie fictionnelle », La barque de Charon pourrait s'intituler « Entre deux rives, entre deux mondes », car cette barque symbolise le passage d'une époque à une autre, de l'ère bourgeoise à l'ère communiste.
Le héros principal, le poète Axente Creangă, alter ego de Lucian Blaga, dialogue avec son jumeau fictif, le philosophe Léonté Patrascu, et développe une relation amoureuse avec deux femmes, Ana, une figure solaire qui lui inspire des sentiments purs, et Octavia, une figure nocturne et chamelle.
On a là une confession écrite à la fin des années 1950, sur le mode du journal intime, celui d'un brillant intellectuel confronté aux vicissitudes d'une réalité imposée par une instance politique.
Le drame personnel croise les événements historiques ; le narrateur décrit la dissolution d'une société. Sa technique, partant du détail quotidien conduit à l'observation générale, à la remise en question de l'existence créatrice - terme qui revient souvent dans l'écriture de Blaga - laquelle se heurte à l'histoire, à l'hostilité des événements, au totalitarisme.
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