Gabriel est asperger. Il aura fallu des années à ses
parents pour mettre ce nom étrange sur le syndrome
autistique qui s'emparait de leur petit garçon. Aujourd'hui
le temps a passé, Gabriel a quinze ans, et cette
histoire se déroule dans la douceur d'un jour d'été.
Il fait beau en Bourgogne, les parents de Gabriel
marchent sur les chemins de la colline avec leur vieil
ami Friedrich. Bien loin devant eux, Gaby file comme
le vent à grandes enjambées : ces pas démesurés qui
le caractérisent. Attentif, il cherche l'oiseau, celui dont
il sait tout, celui qu'il aime éperdument : la bécassine
de Wilson.
Mais ce n'est pas un animal qui, soudain, l'attire
dans un creux de rocher, c'est un vieux monsieur, un
de ces personnages qui ne font confiance à personne.
Alors que ses parents racontent à Friedrich ce que
furent ces années de recherches, de questions et de
combats face aux institutions, aux multiples comportements
d'exclusion, Gabriel est heureux. En pleine
nature, il écoute le vieux Louis. Dans la fraîcheur de
l'été, Gabriel se balance...
La justesse de cette histoire, la tenue de son propos
sont à la hauteur de l'exigence littéraire : dire pour
partager, pour endiguer le silence, choisir la fiction
pour embellir le réel de nos vies.