1656, 1703, 1782, 1805 : quatre fois en moins de deux siècles, des
navires portant, tous, le nom fatidique de La Bête de l'Apocalypse, se
sont faits mystérieusement envoyer par le fond au large de Cadix.
Mais c'est le 21 octobre 1942 que, pour la dernière fois, un navire
appelé La Bête de l'Apocalypse se fit couler dans cette région marquée
par des astres noirs. Un sous-marin de chasse de la Kriegsmarine
en mission spéciale l'avait intercepté et, après avoir embarqué de
force ses occupants, l'avait incendié et abandonné, avec la nuit, à la
sombre fortune des flots. Ce drame, qui devait hanter pendant des
années la mémoire obscure, la mémoire suppliciée et manipulée de
mystérieux témoins de cette scène, prenait fin sur une dernière image,
déchirante : une jeune femme, habillée d'une longue robe noire de
deuil, attachée, seule, à la rambarde du bateau qui s'éloignait, silencieusement,
dans les ténèbres et dans les flammes. Trois ans plus tard,
en août 1945, deux jeunes femmes, habillées en noir, sont crucifiées
sur le sommet de la Montagne des Feux des Quatre Vents, en
Dordogne, et, trois jours après cette sanglante cérémonie expiatoire,
l'éclat aveuglant de la bombe nucléaire de Hiroshima commence une
nouvelle période tragique de l'histoire mondiale entrée dans le cycle
de sa fin.
Existe-t-il une relation occulte, entre tous ces événements ? Tous, ils
portent la griffe de l'action théurgique et cosmogonique profonde de
la Confrérie des Chevaliers de l'Apocalypse, fondée en 1656 par le
célèbre amiral Robert Blake (1599-1657). On sait, aujourd'hui, que,
grâce à cet ordre, l'histoire de l'Occident n'est plus, depuis deux
siècles, qu'une chasse acharnée autant que secrète d'une jeune
femme qu'il s'agit d'identifier, chaque fois, à la Grande Courtisane de
l'Apocalypse de St-Jean, et de la mettre à mort rituellement au-dessus
du "Grand Abîme" de la baie de Cadix, l'antique Gadès, près des
Colonnes d'Hercule, où les anciens situaient la frontière du monde
des vivants et des "ténèbres extérieures".