«Ne laisse pas la Bête égorger la tourterelle, n'oublie pas sans fin la vie de tes pauvres.»
Cet appel au secours du psaume 73 est le cri du croyant opprimé, écrasé par une société abandonnée à la loi du plus fort.
A la veille du troisième millénaire de l'ère chrétienne, le pape Jean-Paul II célébrait solennellement au Colisée, à Rome, la mémoire des témoins de la foi du XXe siècle. Hier, c'étaient les martyrs du communisme et du nazisme. Aujourd'hui comme hier, ce sont les victimes chrétiennes des luttes raciales ou tribales, comme dernièrement au Soudan ou en Indonésie.
Les témoignages populaires rassemblés dans cet ouvrage entraînent le lecteur dans un autre univers : celui de chrétiens martyrisés par des gouvernants se réclamant paradoxalement de la «défense de la civilisation occidentale et chrétienne». Les faits évoqués se sont passés, il n'y a que quelques années, dans deux pays d'Amérique centrale : El Salvador et le Guatemala. A l'époque, ces récits poignants n'ont guère franchi le mur du silence dans l'opinion internationale.
Au temps désormais venu de la mémoire, il n'est plus que jamais nécessaire d'entendre cette parole des opprimés et des martyrs. Et de comprendre comment, dans la barbarie humaine, la foi biblique et la poétique des Psaumes remplissent pleinement leur fonction libératrice du poids insupportable du mal.