Ce livre, à la fois roman initiatique, quête spirituelle et poème
tragique, nous fait entrer dans les angoisses et le monde intérieur
de Paprika dont la mère est morte à la naissance. L'univers de
Paprika, fascinant, semble le même que celui de Benoît, son mari,
ou de monsieur Kaplan, son père, mais ne l'est pas.
A trois âges différents de sa vie, la jeune femme écrit tour à tour
sur la mort de Milena Jesenska au camp de Ravensbrück, sur la
folie d'Unica Zürn à l'hôpital psychiatrique de La Rochelle, sur
l'entrée de Rabbi Akiba, sage du premier siècle, dans le verger de
la connaissance mystique. Paprika s'identifie à ses personnages et
cherche à savoir comment s'est comportée sa mère au camp de
Ravensbrück.
Mais que va lui révéler le peintre Julian ? Paprika parviendra-t-elle
à guérir la blessure invisible de son commencement, à atteindre la
lumière ?
On retrouve, dans ce récit d'une transformation intérieure, les jeux
de mots à la manière biblique, cette écriture proche d'une rêverie
qui se déploie et ce style si particulier de Fanny Lévy, qui semble
glisser imperceptiblement d'une image à la suivante, se
développer, s'échapper, comme des volutes de fumée, des vapeurs,
qui enveloppe les situations d'une atmosphère onirique.