L'agriculture itinérante sur brûlis, qui remonte à la nuit des temps, est une agriculture hautement productive. Elle a assuré à la fois une maîtrise de la nature, son renouvellement et l'émergence de sociétés humaines complexes en Afrique. Mais avec les effets de la mondialisation, dernière venue du long processus historique d'unification de notre planète-monde, elle se révèle aujourd'hui obsolète, et son noyau dur, la jachère, est en cours de disparition. L'enjeu actuel est son remplacement par des techniques demandant plus d'intrants (engrais, travail, association avec l'élevage et l'arboriculture). Pour être relevé, il demandera l'union des scientifiques et des paysans. Tous co-acteurs de la fondation d'une agriculture moderne et adaptée aux conditions sociales, historiques de l'Afrique et aux défis du temps. Cette agriculture réclamera que les sciences biologiques et sociales s'appuient et appuient les efforts endogènes de cultivateurs inventifs et poussés par la contrainte de la lourde charge de nourrir une population croissante.