Que brûle une ancienne cathédrale, et soudain l'église redevient maison commune. Pour mieux comprendre ceci, qui s'est singulièrement manifesté lors de l'incendie de Notre-Dame de Paris en avril dernier, l'Institut d'Études Médiévales a voulu croiser les regards de diverses spécialités sur l'église cathédrale, telle qu'elle nous vient des temps médiévaux. Quel est son mystère ? Comment comprendre son indéniable puissance de signification et d'attachement ? D'où lui vient cette aptitude à rassembler un peuple, fût-il au comble de la désunion, et à susciter l'émotion par-delà toutes les frontières ? Quels sont les enjeux techniques, liturgiques, théologiques, spirituels, artistiques, juridiques et politiques qui s'enchevêtrent quand la cathédrale a souffert et qu'il faut la rénover, la restaurer, voire la reconstruire ? À quoi tient l'identité profonde d'un bâtiment, qui n'a cessé de changer au cours des âges ? Quelle restauration respecte sa nature, quelle autre au contraire la défigure ? Comment les cathédrales meurent-elles, ou restent-elles vivantes ? Sur toutes ces questions actuelles, on a pensé que les médiévistes pouvaient apporter l'éclairage de leurs divers savoirs, qu'ils soient historiens de l'architecture, de la liturgie, de la théologie, de l'Église ou du fait religieux.