Parler désarme : montrant le
pouvoir des mots dans les
moments traumatiques, Colette
Nys-Mazure introduit la poésie là
où on l'attendait le moins, dans
l'agression, la guerre, l'oppression,
comme une réponse nécessaire à
la barbarie. La poésie se délivre
ainsi du mièvre et de l'esthétique
pour devenir cette pulsion salvatrice
qui nous habite tous en tant
qu'être parlants.
Nous voici invités dans une
dimension où la poésie investit les
moindres replis de la réalité quotidienne
: un matin d'hiver, un voyage
en train, un moment fugitif de
lumière ou d'anxiété... Et bientôt
c'est l'existence tout entière qui
trouve sa vérité dans l'expérience
poétique.
L'érudition se fait légère comme
la vie, la parole ne s'impose jamais,
ne vise que la justesse : Colette
Nys-Mazure se fait ici médiatrice
des poètes - ces médiateurs de
l'âme.