D'Edgar Poe au "Mystère de la chambre jaune" ou à John Dickson Carr, les énigmes en chambre close dessinent une ligne de force, continue, toujours angoissante et troublante, dans la littérature populaire.
Eugène Chavette (1827-1902) y prend ses marques en 1875 avec cette "Chambre du crime" qui en comporte tous les ingrédients. Tache de sang, domestique louche, affaires de coeurs et de finances, et évidemment disparition de l'héroïne...
Et ça déménage. On dirait parfois le casting de l'"Éducation sentimentale" de Flaubert, qui se mettrait à jouer dans un roman policier pour rire. On retrouve les mêmes personnages, ou presque, et des lieux bien ressemblants – avec descente en règle des moeurs de la bonne bourgeoisie.
La phrase est nerveuse. Les questions de mariage se croisent aux coups de bourse. Et le moindre n'est pas que l'enquête soit menée par une lorette (et fière de l'être, et la langue qui va avec l'emploi). Pas un personnage ici qui ne soit aussi un jongleur de langue.
Un grand thriller fin XIXème : creuset de tout une branche de la littérature. Quant à la chambre du crime...
FB