Comment, dès que nous commençons à lire La charrette des jours, ne pas être surpris par ces longues séquences de vers de quelques syllabes qui ne semblent pas vouloir prendre de repos ? Le rythme ne procède que par saccades, « par lambeaux », mais lorsque nous croyons qu'il se brise, il repart, le souffle est court, haletant, il est d'autant plus tenace. Ce que lui demande Dan Bouchery correspond à un besoin, vital, d'apprendre à respirer enfin, de se redresser, et donc de se délivrer.