Car telle était la coutume des fidaouis : lorsqu'ils allumaient leurs feux de guerre, toute la Syrie et la côte étaient en alerte. Tous ceux qui apercevaient la flamme, qu'ils fussent ou non fidaouis, allumaient du feu à leur tour au sommet de la plus proche montagne, puis rassemblaient leurs troupes, se mettaient en selle et se dirigeaient vers Sahyoun.
Dès qu'on aperçut les feux de guerre à Alep, Hasan El-Qassâr se mit en route avec ses hommes et se rendit à Maarat El-No'mãn, où on lui apprit le trépas du capitaine Jarnr, à Yânisa. Le cœur plein de chagrin et de colère, il se dirigea vers Sahyoun.
Des pentes du Horân aux nids d'aigles de Madraj et de Sîs, les fidaouis descendaient de leurs montagnes ; de Sbaybeh et de Qadmous s'avançaient les Adraïtes, pendant que les Awãmir sortaient de leurs châteaux. Vêtus de noir, en signe de deuil pour leur chef Jarnr, ils arrivaient de partout sur Sahyoun, remplissant les monts et les vallées.
(Extrait)