
Ma mondes anglophones
À l'époque où les différentes compagnies des
Indes européennes intensifient leurs échanges commerciaux avec la Chine,
l'Angleterre, plus que toute
autre nation, s'enchinoise
matériellement autant
qu'artistiquement. Les
chinoiseries décorent les
intérieurs et ponctuent les
jardins anglais, tandis que
l'exotisme du thé et des
porcelaines chinoises est
apprivoisé, domestiqué et
anglicisé, pour s'intégrer à
de nouvelles formes de sociabilité et d'échanges. Les moeurs, la civilisation et l'art chinois suscitent une
curiosité et une fascination immodérées : le goût chinois s'implante ainsi dans l'Angleterre du XVIIIe siècle.
La Chine dans l'imaginaire anglais des Lumières cherche à retracer l'histoire du goût chinois en
Angleterre, et à comprendre l'élan de sinophilie propre à cette période, tout en révélant également la
montée d'une sinophobie motivée par des enjeux politiques et économiques. L'Angleterre, traversée
par un art de vivre et de nouvelles pratiques de sociabilité attachés au raffinement, à l'élégance et à la
délicatesse, embrasse la Chine dans son art, son esthétique et sa matérialité afin de mieux accompagner
ses propres transformations culturelles et construire son identité nationale.
L'ouvrage met ainsi en lumière le rôle de la Chine comme source d'inspiration, modèle ou contre-modèle,
dans la définition évolutive de l'idée d'anglicité, et cartographie les contours de cette Chine rêvée,
fantasmée, recréée et refaçonnée par les Anglais à l'aune des climats de sensibilité de l'époque.
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