Dès le début de ce roman, on baigne dans une atmosphère
étrange, irréelle, presque surnaturelle... Celle-ci provient-elle
de l'étrange personnalité de Mme Gillouin, des dons de
médium de sa belle nièce Christiane qui semble être la victime
d'un envoûtement ou de ce marécage maudit aux eaux éternellement
stagnantes, entouré de sept gros rochers qui roulèrent
jusque-là dans la nuit des temps et que la croyance populaire a
baptisé du nom des Sept Péchés Capitaux ?
Aussi loin que l'on remonte dans le passé, on découvre que
cette clairière a été le rendez-vous de prédilection des forces
mauvaises ; il y a des siècles, se pratiquait ici un culte idolâtrique
dont il reste encore des vestiges ; au Moyen Age, avaient
lieu des séances de sorcellerie à caractère satanique...
Quel est cet ermite aux gestes étranges et contradictoires, qui
vit à proximité des eaux mortes... saint ou démon ?
La vie continue en apparence normalement, mais en apparence
seulement, car l'existence de chacun est dominée par la
présence d'un être diabolique dont on ignore l'identité mais
que l'on devine derrière certaines manifestations à première
vue anodines, néanmoins lourdes de conséquences... au fil des
pages, l'intervention occulte se précise, mais qui donc est
envoûté ?
N'est-ce pas Satan lui-même qui tire les ficelles, allant jusqu'à
provoquer la plus extraordinaire des mutations de personnalité
chez certains acteurs de cette tragédie qui emporte le lecteur
hors du temps ?