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Jeunes amoureux, pères, valets et servantes, types familiaux ou sociaux, qui hantent inlassablement la comédie française, sont des figures si familières, qu'on s'est généralement peu soucié de savoir d'où ils venaient. La comédie de la Renaissance, qui les a vus naître et les a imposés, sort à peine de l'oubli étrange - et injustifié - dans lequel elle a été tenue trop longtemps. Elle emprunte sa forme à l'Antiquité, mais lui donne un contenu national par ses situations et ses personnages. L'avènement d'un personnel dramatique inédit en est l'élément le plus original, d'une nouveauté absolue. Madeleine Lazard, qui enseigne - à l'Université de Paris Sorbonne - la littérature française du XVIe siècle, présente la typologie fondamentale du genre, en passant en revue ce petit monde représentatif de la mentalité bourgeoise de l'époque. Soucis d'argent, affrontement des pères et des fils, problèmes de l'éducation, du mariage, de la condition de la femme, apparaissent - pour la première fois - sur la scène dans une intrigue à l'italienne, animée par le brio des valets meneurs de jeu. Les affinités de ces figures de théâtre avec celles qui leur succéderont désormais, soulignent la richesse et la diversité des tendances qu'elles suggéraient. Le souci de la vérité, le sens de la mesure, la conscience - lucide, mais sans âpreté - de la réalité humaine, en sont les dominantes. Ainsi, s'affirme la continuité d'une tradition comique nationale, dont la comédie humaniste portait en elle tous les éléments.