Le rêve de William Alexander Brown
C'était en 1821. En pleine période esclavagiste, un homme d'origine caribéenne
- né sur l'île de Saint-Vincent - a eu le courage d'ouvrir le premier théâtre
géré par un Noir à New York.
À ses côtés, une trentaine d'hommes et de femmes ont, sur une
période de quatre ans, interprété les textes classiques de la littérature anglaise
et les premières pièces écrites par des auteurs américains, malgré la féroce
opposition des ségrégationnistes.
Dans ce théâtre on a pu voir pour la première fois des comédiens et
des musiciens - des Blancs et des Noirs - jouer ensemble sur scène devant
un public également mixte.
Plus encore, cet homme, William Alexander Brown, écrira la première
pièce de théâtre africaine américaine, basée sur l'histoire de la révolte des
Caraïbes noirs de l'île de Saint-Vincent en 1795.
C'est cette formidable aventure - une leçon pour les hommes et les
femmes de théâtre d'aujourd'hui - que reconstitue Gerty Dambury dans son
essai Le rêve de William Alexander Brown.
La compagnie africaine présente Richard III
La pièce de Carlyle Brown, auteur africain américain contemporain,
retrace avec brio et vivacité une partie de la vie tournentée de la compagnie
africaine de William Alexander Brown.
«Pour moi, c'est d'abord une incroyable histoire humaine. Les Africains
Américains ont été la voix de la toute première culture essentiellement
américaine. Ils ont créé la culture qui leur était déniée car l'homme crée
toujours de la culture. Les abeilles font du miel, les araignées font leur toile,
les hommes font de la culture. Si on enlevait la culture africaine américaine
de la culture américaine, il ne restait rien, zéro. La culture qu'ils ont créée fut
la plus signifiante, celle qui a eu le plus de conséquences.»
Carlyle Brown.