Quoi de commun entre Chateaubriand et Julien Green, Drieu la Rochelle et Fitzgerald, Anouilh et Hergé, Morand et Cioran, Vialatte et Sempé - à part l'admiration que leur porte l'auteur de ces études ? S'ils forment, aux carrefours de l'intranquillité, une sorte de corps franc intemporel, c'est qu'au coeur de leurs oeuvres réside le même sentiment d'incomplétude qui les pousse à chercher inlassablement l'image dans le tapis qui révélerait le motif de nos existences. Tous, d'une manière ou d'une autre, ont traversé le miroir pour nous faire entrevoir ce qui le plus souvent ne nous apparaît que masqué. Quelle que soit la route qu'ils ont empruntée, que domine chez eux l'espérance ou la mélancolie, l'émerveillement ou la révolte, l'amour de la vie ou le dégoût de soi-même, tous sont pour nous, à leur inimitable manière, d'irremplaçables éclaireurs du sens.