La conquête du Mexique
Le 10 février 1519, vingt-sept ans après le premier voyage de Christophe Colomb, Hernán Cortés appareille de La Havane à la tête de dix vaisseaux pour la côte mexicaine. Avec lui, quatre cents hommes, seize chevaux, quelques canons et couleuvrines. C'est le début de la conquête d'un continent. Deux civilisations s'affrontent. En deux ans, un empire, une culture se disloquent. Le nom de Cortés, synonyme de conquistador, évoque la cruauté, la folie sanglante, l'intelligence et la ruse. Dans le choc, les convulsions où s'affrontent et se mêlent Espagnols et Indiens, vont naître un peuple nouveau, une culture nouvelle et se forger l'Amérique espagnole.
Cortés a rédigé son rapport à l'empereur Charles Quint. C'est le texte de ces « lettres de relation » qui est donné ici. La présente édition reprend la traduction de Désiré Charnay (1896), la meilleure et la seule fiable, qui donne l'intégralité du texte de Cortés.
« Lorsque Cortés et ses alliés indiens finirent par lancer l'assaut, les Mexicains opposèrent malgré leur faiblesse une résistance si féroce que le siège passe souvent pour un des plus meurtriers de l'histoire - on estime le nombre des victimes à 100 000. Sans l'épidémie de variole, Cortés n'aurait sûrement pas remporté la victoire. Il ne réussit à prendre la cité que par une destruction systématique. L'Alliance capitula le 21 août 1521, marquant la fin d'une tradition impériale remontant à un millénaire [...]. Cortés fut le responsable direct du plus gros du carnage perpétré à Tenochtitlán, mais la guerre ne constitue qu'une part d'un désastre global. »
Charles C. Mann, 1491