En 524, Boèce, ministre du roi ostrogoth Théodoric, est incarcéré à Pavie
sous l'inculpation de conspiration et de magie. Rude épreuve pour ce scientifique
et philosophe, qui s'est donné pour tâche de transmettre à l'Occident chrétien les
trésors de la pensée grecque.
Accablé par ce revers de fortune, il rédige, en prison, son oeuvre la plus
connue, dans laquelle il se met en scène, dialoguant avec le personnage
allégorique de Philosophie, qui le réconforte en lui démontrant combien sont
vaines les valeurs mondaines, et enrichissante l'aspiration à l'élévation de l'âme
par la sagesse.
Cette Consolation de la Philosophie fut l'oeuvre à succès du Moyen Âge. Elle
fut traduite par Jean de Meun, l'auteur du Roman de la Rose, à l'extrême fin du
XIIIe siècle, puis remaniée et commentée à plusieurs reprises. C'est l'une de ces
versions glosées que nous présentons à partir du manuscrit Leber 817 de la
Bibliothèque Municipale de Rouen, manuscrit qui date de la fin du Moyen Âge.
Ce manuscrit est un luxueux in-quarto superbement calligraphié et
somptueusement illustré, dont les miniatures sont reproduites sur le CD-Rom qui
accompagne cette édition commentée.