L'imagination créatrice est parfois présentée comme un pouvoir inexplicable. La psychologie pourrait-elle en fournir une explication rationnelle ?
Par l'étude différentielle des rêves, des mythes, de la composition picturale ou poétique, on essaye d'atteindre les structures qui leurs sont communes : l'imaginaire apparaît comme la mise en correspondance de domaines distincts, comme la découverte d'une analogie à partir de l'identification du sujet à un autre moi, grâce à un processus de projection. Bien que ces notions aient été proposées par la psychanalyse, l'étude de la fonction de l'imaginaire, ainsi que l'examen de ses premières formes dans les fictions de l'enfant conduit à considérer des perspectives complémentaires. Sur le plan de l'action, l'imaginaire paraît être l'expression d'une fonction de sympathie, d'un désir de sortir des comportements stéréotypés, une première ébauche de repersonnalisation. Sur le plan de la connaissance, il est une forme élémentaire de représentation des possibles, indispensable à l'avènement de l'intelligence.