Traduction d'Émile Littré. Préface de Jacques Jouanna. Textes choisis et présentés par Armelle Debru. L'influence qu'Hippocrate a exercée sur la pensée médicale pendant plus de vingt siècles est analogue à celle qu'a exercée Aristote sur la pensée philosophique. Parfois contestée, souvent adminrée et plus souvent encore déformée, l'oeuvre hippocratique est une référence constante pour la médecine occidentale depuis l'Antiquité jusqu'au début du dix-neuvième siècle, où Hippocrate est encore lu et médité par les grands médecins. Laennec, qui fit sa thèse de médecine sur la doctrine d'Hyppocrate, rédigée en 1804, se réclame encore de lempirisme hippocratique contre la doctrine étiologique de son temps (Broussais). C'est à Littré que revient l'honneur d'avoir donné, sinon la première traduction française d'Hippocrate, du moins la première traduction établie avec rigueur. Si son travail revêt aujourd'hui un intérêt plus grand au point de vue philologique qu'au point de vue médical, il reste admirable par sa précision, sa fermeté et ses qualités littéraires. Présentée par l'helléniste Jacques Jouanna et annotée par Armelle Debru, spécialiste de la médecine dans l'Antiquité, cette anthologie propose, sous une forme lisible, accessible et guidée, un grand texte ancien et, surtout, restitue dans sa complexité et son humanité la relation entre médecin et malade telle que les Anciens l'envisageaient.