La couleur de l'oubli
À Paz, île fictive et pourtant caribéenne, l'histoire ne se fait pas oublier. Elle hante les mornes et les falaises d'où les premiers habitants amérindiens décidèrent de se jeter pour échapper à l'invasion européenne. Elle se joue et se rejoue sur la place du marché où, génération après génération, les pavés prennent et perdent la couleur du sang versé. Elle s'écrit au rythme des mystérieuses incantations de la prophétesse Caribe, car ici, c'est par les femmes que se transmettent les récits du passé et du futur. Roman des luttes et des mémoires populaires, La Couleur de l'oubli suit les destins enchevêtrés des membres de la famille Malheureuse, peignant par l'intime l'épopée de la Caraïbe.
Poétesse et romancière de la Grenade, Merle Collins s'engage en 1981 dans la révolution grenadienne portée par le mouvement New Jewel. Quand les États-Unis envahissent l'île en 1983, elle trouve refuge à Londres, où elle débute son œuvre littéraire et devient membre du groupe de performance African Dawn. À partir du milieu des années 1990, elle enseigne la littérature à l'université du Maryland.
Prolongeant la grande influence sur son enfance de sa mère et de sa grand-mère, Collins a cultivé le devoir de préserver et de prolonger la tradition caribéenne du récit et de la poésie orale. Si Merle Collins est une femme de lettres majeure de la Caraïbe anglophone contemporaine, La Couleur de l'oubli est son premier ouvrage à être traduit en français.