Économie politique
La crise environnementale en chine
Évolutions et limites des politiques publiques
En Chine, tous les clignotants sont au rouge en matière d'environnement. Il est encore difficile d'évaluer les conséquences humaines et économiques de la pollution de l'air, de l'eau et des sols, de l'érosion et de la désertification, des pluies acides, de la gestion des déchets, mais les chiffres officiels font état d'un coût annuel de 5,8 % à 8 % du PIB national.
Les autorités chinoises ont tardivement pris acte de la gravité de la crise, dont cet ouvrage dresse le bilan. Il a fallu les épisodes d'« air-pocalypse » à Pékin de l'hiver 2013 pour qu'elles se décident à renforcer et à faire appliquer une législation environnementale ambitieuse, mise en place au début des années 2000 mais largement ignorée par les industriels.
Quant aux effets de ce changement de politiques publiques, ils ne se feront sentir qu'à long terme, car les principales causes structurelles de la dégradation de l'environnement en Chine - la démographie, l'urbanisation, la dépendance à l'égard des énergies fossiles - n'évolueront pas favorablement avant des décennies.
Une situation précaire qui engage l'avenir de la Terre à double titre : non seulement parce que la Chine est le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre et consomme à elle seule plus de charbon que tous les autres pays réunis. Mais aussi parce qu'elle va devenir le plus grand laboratoire et investisseur mondial dans les énergies vertes.